Intervention de Benoît Muracciole

Réunion du mercredi 18 novembre 2020 à 17h00
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Benoît Muracciole, président de l'association Action sécurité éthique républicaines :

On n'a pas évoqué les manifestations de pêcheurs et d'agriculteurs, dont certaines sont pourtant très violentes, par exemple en Corse. Il est vrai que les manifestations violentes sont plus fréquentes qu'auparavant, mais il faut souligner que la situation sociale est bien plus dure qu'il y a quarante ans : cela peut aussi expliquer l'augmentation du niveau de violence. Je partage votre analyse au sujet de la surutilisation des gardes mobiles et des CRS : de moins en moins nombreux, ils sont donc plus utilisés et plus fatigués psychiquement. S'agissant de la formation, je n'ai pas été invité à assister à celle qui est dispensée à Saint-Astier.

Permettez-moi d'évoquer une anecdote : je me souviens d'une manifestation contre la guerre du Golfe, en 2003. Nous avions fait un sit-in devant l'Assemblée nationale et nous avons été embarqués par des CRS. Quand on manifestait il y a quarante ans, on disait : « Ne tapez pas sur la figure ! », et là, on disait : « Pas le pull ! Pas le pull ! ». Entre ces deux époques, l'attitude des CRS et des gardes mobiles a connu un changement impressionnant : en 2003, ils venaient pour nous déloger, mais pas pour nous faire mal. Il y en avait peut-être quelques-uns qui avaient des comptes à régler, comme toujours, mais c'est tout.

Depuis, a-t-on durci les formations ? Y décrit-on les manifestants comme des ennemis ? Je n'en sais rien, mais il serait intéressant qu'en tant que parlementaires, vous assistiez à ces formations, car on n'en sait pas grand-chose.

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