Intervention de Claire Hédon

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 14h30
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Claire Hédon, Défenseure des droits :

Je suis inquiète de la situation actuelle parce que notre démocratie est touchée quand la population n'a plus confiance dans sa police – et parfois réciproquement. En cas de dérapages de manifestants, des interpellations sont évidemment nécessaires mais les dérapages de policiers doivent aussi être suivis de sanctions. C'est une de mes grandes préoccupations et la crédibilité de ce qui sera décidé en dépend .

Lors de notre dernier collège, j'ai été frappée par un avis que nous avons rendu sur les conditions d''interpellation d'un manifestant. En voyant la vidéo, je ne comprends pas que ce sont des forces de l'ordre qui l'interpellent et je pense que le manifestant ne l'a pas compris non plus, raison pour laquelle il se débat. Par la suite, lorsqu'il est à terre et maintenu, un policier continue à le frapper. Nous avons alors un problème d'identification du policier en question.

Je ne doute pas qu'il faille interpeller quand il y a dérapage des manifestants. Il est intéressant d'observer ce qu'il se fait en Allemagne, en Belgique et en Grande‑Bretagne dans des circonstances où les personnes sont repérées et identifiées mais ne sont pas toujours interpellées pendant la manifestation, mais après, ce qui permet une désescalade de la violence. Mon propos n'est pas qu'il ne faut pas arrêter les casseurs mais qu'il faut examiner comment contribuer à la désescalade de la violence dans le cours d'une manifestation plutôt que l'augmenter.

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