Intervention de Frédéric Péchenard

Réunion du jeudi 26 novembre 2020 à 10h30
Commission d'enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre

Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale :

Pendant trente ans, j'ai été commissaire de police, exerçant essentiellement en police judiciaire. Ensuite, et pendant cinq ans, j'ai été directeur général de la police nationale. Aujourd'hui, je suis préfet en détachement puisque j'ai été élu vice-président de la région Île-de-France, où je suis chargé de la sécurité et de l'aide aux victimes.

En qualité d'élu, conseiller de Paris du 17e arrondissement, j'ai été amené à suivre les manifestations nombreuses des Gilets jaunes. Les manifestations les plus visibles se sont déroulées dans le 8e arrondissement, autour de l'Arc de Triomphe et sur les Champs-Élysées, mais assez rapidement les manifestants refoulés se sont déplacés dans le 17e arrondissement. Aux côtés de Geoffroy Boulard, le maire de cet arrondissement, nous sommes allés soutenir les commerçants et voir ce qu'il se passait. Je suis donc à la fois un ancien policier et un ancien directeur général de la police, et j'ai suivi les manifestations avec un regard extérieur.

La doctrine française de maintien de l'ordre consiste à garantir le respect de deux exigences constitutionnelles d'égale importance : la liberté de manifester et la préservation de l'ordre public. Cette doctrine du maintien de l'ordre, dite à la française, est très exigeante en termes de déontologie et vise à éviter les excès de violence. D'ailleurs, quand j'étais directeur général de la police, les compagnies républicaines de sécurité (CRS) étaient souvent réclamées à l'étranger pour conduire des actions de formation. Le but absolu de la police française est de n'avoir aucun mort, quoi qu'il arrive. À ma connaissance, la dernière personne tuée au cours d'une manifestation est Malik Oussekine, en 1986 ; les policiers qui ont porté les coups ont été condamnés par la cour d'assises.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.