Du temps, pas si lointain, où vous étiez commissaire puis directeur de la police, certaines manifestations étaient violentes et l'ordre était maintenu ou rétabli sans utilisation de LBD. Puisque l'on a pu se passer de cette arme pendant si longtemps, est-elle vraiment nécessaire ?
Le souci de notre commission est d'améliorer les choses en formulant des propositions. Comment les Français peuvent-ils être solidaires des policiers lors d'un attentat, et adopter un comportement totalement différent au lendemain d'une série de manifestations ? C'est la question que nous nous posons et la raison pour laquelle cette commission a été constituée. Tous les Français n'ont pas formulé de critiques à l'encontre des forces de l'ordre, mais l'image de la police s'est dégradée. Cela tient souvent à des comportements individuels, sanctionnés par l'IGPN ou les tribunaux. Toutefois, ce n'est pas la sanction qui est importante, c'est l'acte. Les violences policières sont marginales, mais nous devons tout mettre en œuvre pour éviter de surajouter du trouble et permettre aux Français d'apprécier la police et la gendarmerie, qui sont nécessaires à l'ordre public et donc à la liberté.
Étant préfet de formation, élu et citoyen, quel est votre sentiment sur ce qu'il se passe dans notre société aujourd'hui, sur la défiance à l'égard des forces de l'ordre ? Doit-on craindre un bouleversement compte tenu de l'évolution de notre société vers plus d'individualisme et moins de respect de l'ordre social ? J'aimerais connaître votre sentiment sur la relation entre les forces de l'ordre et la société.