C'est une joie et un honneur de vous auditionner sur le sujet, essentiel pour la Guyane, de l'orpaillage illégal, afin de mieux saisir la stratégie réelle de l'État. Des ambiguïtés subsistent en effet, même si l'État a toujours assumé ses responsabilités.
Selon la fédération des opérateurs miniers, l'orpaillage illégal détourne du PIB environ 750 millions d'euros, à récupérer. L'État poursuit-il une stratégie claire ? Accompagne-t-il les opérateurs légaux ? Laisse-t-il agir les illégaux ? L'opération Harpie est-elle efficace, sachant que les opérateurs illégaux prennent en compte les coûts liés à la destruction de leurs sites dans leur modèle d'affaires et redeviennent rapidement opérationnels après le passage des autorités ? Nous avons tous intérêt à éradiquer ce fléau qui gangrène nos forêts guyanaises.
Régulièrement arrivent en commission des mines des dossiers d'opérateurs artisanaux guyanais. Ils ne se sentent pas accompagnés. Les forces de l'ordre admettent elles-mêmes que les destructions auxquelles elles se livrent restent sans cesse à renouveler. Ne faudrait-il pas plutôt installer des opérateurs partout où existent des gisements ? Le cours élevé de l'or aujourd'hui accroît en effet la détermination des opérateurs illégaux, aux moyens logistiques renforcés, supérieurs, même, à ceux de l'opération Harpie.