Certains des intervenants aux auditions précédentes ont souligné la limite forte que représente le respect de l'État de droit en matière de lutte contre l'orpaillage illégal. Nous avions rappelé à cette occasion que le respect de la loi devait s'appliquer à chacun, indépendamment de ses origines et de ses conditions de vie. Au regard des dégâts causés par l'orpaillage illégal sur le territoire guyanais, avec neuf militaires tués, une fuite de revenus substantielle, l'empoisonnement au méthylmercure de la population, son impact sur la forêt guyanaise, etc., j'avais fini par considérer en des termes extrêmement durs que les orpailleurs illégaux ne devaient plus être traités comme de « pauvres gens », mais comme de véritables « ennemis de la République », auxquels il fallait livrer la guerre. Je comprends que ces termes aient pu gêner.
Nous ne militons pas pour que le respect de l'État de droit soit enfreint. Néanmoins, face aux limites imposées par les règles de l'État de droit à la lutte contre l'orpaillage illégal, les services du Premier ministre ont-ils pu eux aussi considérer la nécessité de changer le droit pour l'adapter aux besoins identifiés sur le terrain en vue de mettre un terme à ces pratiques ?