Intervention de Thierry Queffelec

Réunion du mercredi 5 mai 2021 à 15h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Thierry Queffelec, préfet de Guyane :

Je ne dispose pas encore d'expertise ni de vision en propre de la cyanuration en tas. Je n'ai assisté qu'à la cyanuration en cuve, qui utilise un circuit d'eau récupérable, car non polluée. L'or est collecté à l'aide de charbon actif. Cette technologie est rentable et m'apparaît assez bien maîtrisée. L'État est en tout cas en mesure de la contrôler dans le cadre des installations classées, par la délivrance d'autorisations, suivie de contrôles donnant lieu, au besoin, à des fermetures.

La cyanuration en cuve pourrait sûrement être améliorée par l'utilisation de certaines espèces végétales. Une start-up, Bio stratégie, y travaille déjà dans le cadre du plan France relance. De multiples solutions locales pourraient voir le jour, impliquant des entreprises prometteuses, fermement contrôlées par l'État. Il faudrait mobiliser nos ingénieurs des mines et les universités capables de former depuis des techniciens jusqu'à des ingénieurs.

Des entreprises d'extraction de l'or, comme celle que j'ai visitée, de la taille d'un hangar où stocker quatre containers, utilisent des techniques dont la rentabilité peut atteindre 85 %. Il est essentiel que l'État soit en mesure de contrôler le moindre risque d'incident industriel.

Je n'évoquerai pas la cyanuration en tas, par crainte d'induire en erreur la commission en ne m'appuyant que sur un sentiment personnel. En revanche, j'ai pu poser des questions sur la cyanuration en cuve, qui n'apparaît pas forcément sous le même jour, au quotidien, que lors d'une démonstration théorique. Le travail sur l'environnement s'avère essentiel. Le recours au cyanure soulève des inquiétudes quant à son acceptabilité sociale, alors qu'il s'apparente somme toute à des techniques chimiques assez classiques. En conclusion, la cyanuration devrait pouvoir s'acclimater en Guyane.

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