Je reviendrai sur les propos tenus lors de précédentes auditions, sur la volonté de la France d'éradiquer l'orpaillage illégal en Guyane. Le sentiment nous est parfois venu que certains estiment ce fléau si profondément enraciné que le gouvernement ne peut qu'en limiter la propagation. Il ne semble ainsi pas toujours possible d'éradiquer cette gangrène, du fait de la géographie du département, aux frontières mal contrôlées car pas forcément contrôlables.
À en juger par les déclarations de l'ambassadeur du Suriname, la coopération économique de son pays avec la Chine obéit à des impératifs commerciaux empêchant le gouvernement surinamien de consacrer les moyens nécessaires à l'endiguement des transactions avec la Chine, grâce auxquelles les orpailleurs clandestins se fournissent en matériel de chantier, qui est utilisé sur le territoire guyanais.
Nous continuons de nous interroger sur la volonté de l'État français. Faute d'un objectif clair, unanimement partagé, les résultats escomptés ne seront pas atteints. Certains préconisent une éradication pure et simple de l'orpaillage illégal en raison de ses externalités négatives sur l'environnement et la santé de la population, victime d'un vol à ciel ouvert des richesses de son sol. D'autres penchent plutôt pour limiter l'ampleur de ce fléau. Comment pourrait-on, selon vous, définir un objectif acceptable par le plus grand nombre possible d'acteurs touchés par cette problématique ?