J'entends la réponse de monsieur le préfet, qui ne dissipe cependant pas toutes nos interrogations.
Je rappelle que, dans le cadre de la loi climat et résilience, j'ai proposé un amendement en vue de la traçabilité de l'or, malheureusement rejeté.
Je me demande si le nombre des garimpeiros au Brésil n'a pas diminué. J'ai cru comprendre que leur gouvernement avait lancé contre eux des attaques dans la forêt amazonienne, provoquant leur reflux sur le territoire guyanais. De telles méthodes nous interpellent. Nous avions évoqué, lors de l'audition de M. Lecornu, le respect des droits de l'homme, qui marquait selon lui les limites de la lutte contre les orpailleurs clandestins. Je considère toutefois qu'il convient de mettre en balance le respect des droits humains, que je ne conteste pas, avec celui de vies humaines sur notre territoire.
Nous souhaitons bien sûr préserver la vie de nos soldats et, en aucun cas, les envoyer à l'abattoir. Toutefois, la vie des habitants des communes les plus fortement touchées par le méthylmercure apparaît elle aussi en jeu. Or aucune vie ne compte plus qu'une autre. Toutes possèdent une égale valeur et méritent à ce titre la même protection.
La rédaction de notre rapport nous permettra de décliner de nouvelles pistes de lutte en vue de l'éradication de l'orpaillage illégal. Nous devrons trouver un moyen terme entre les méthodes brésiliennes bafouant parfois les droits de l'homme et notre stratégie actuelle, pour que les garimperios comprennent qu'ils œuvrent sur le territoire étranger d'une puissance souveraine. Je me suis souvent interrogé sur la réaction qu'adopterait l'État français si un phénomène d'une gravité comparable sévissait en métropole. Je ne pense pas qu'il se contenterait de mesures d'une portée aussi limitée.