Intervention de Thierry Queffelec

Réunion du mercredi 5 mai 2021 à 15h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Thierry Queffelec, préfet de Guyane :

Nous travaillons actuellement sur le durcissement des mesures judiciaires. Ce sont des OPJ qui arrêtent les garimpeiros. Les militaires ne leur prêtent des renforts que pour les aider à pénétrer des zones difficiles d'accès. Nous ne menons pas de guerre. Les orpailleurs ne sont ni nos ennemis ni nos adversaires.

Le troisième régiment étranger d'infanterie et le neuvième régiment d'infanterie de marine, actuellement stationnés en Guyane, participent à des opérations complexes comme l'opération Chammal. Ils interviennent aussi au Mali, où l'ennemi peut être détruit à partir de 200 mètres. Les OPJ accompagnent de fait les forces armées pour éviter toute action qui constituerait une entorse au droit français et aux libertés individuelles. L'arrestation des garimpeiros, étrangers en situation irrégulière, se déroule dans le respect de l'ordre public, afin d'éviter que s'instaure un rapport de force où les uns auraient à détruire les autres.

Aujourd'hui, lors de la saisie d'une pirogue, son capitaine est en général rapidement déféré devant le parquet et nous demandons à ce qu'il purge sa peine au Brésil. En somme, nous nous efforçons d'adapter au mieux notre justice aux étrangers qui y ont affaire. Des accords avec les pays voisins, conclus par l'intermédiaire du ministère des affaires étrangères, prouvent aux garimpeiros qu'ils sont pénalement responsables des actions commises sur notre territoire.

Vous avez raison de souligner que chacun doit disposer des mêmes chances de suivre son destin. Les contraintes liées à la pollution au mercure sont inadmissibles. L'intégration de l'ARS à la stratégie Stramélo, à l'origine plutôt militaire, élargit cette mission, qui doit défendre aussi bien nos intérêts économiques que le respect du sanctuaire national.

Je vous ai communiqué des éléments relatifs à l'action de l'État, mêlés à des réflexions personnelles, les plus objectives possible, en vue d'améliorer l'efficacité des dispositifs en place de lutte contre l'orpaillage illégal. L'insatisfaction que suscite leur efficacité toute relative doit nous inciter à étudier des moyens d'améliorer leurs performances tout en favorisant le développement économique du département.

Le projet Montagne d'or a bousculé les esprits et donné à réfléchir aux forces vives du territoire. Il appartiendra aux politiques de légiférer ou non sur la question des modèles d'exploitation. En tant que préfet, il me revient simplement d'appliquer les lois de la République en employant au mieux les moyens qui sont mis à ma disposition.

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