Monsieur le délégué interministériel, j'ai relevé dans votre discours beaucoup de verbes à l'imparfait. Faut-il en conclure que certaines des situations que vous évoquez ne sont plus d'actualité ? Votre discours met en évidence des solutions valables de lutte contre l'orpaillage illégal. Il faudrait comparer les formes que cette lutte revêtait à l'époque où vous y étiez impliqué avec ce qu'il en est aujourd'hui.
La co-construction de la stratégie pilotée par la présidence de la République a manifestement entraîné une diminution drastique du nombre de sites d'orpaillage clandestins dans le parc de Guyane. Des résultats aussi positifs ont été obtenus grâce à de bonnes pratiques.
Il semble légitime de s'interroger aujourd'hui sur le maintien d'une volonté, à la fois de transparence dans l'élaboration commune de la stratégie, et d'appropriation locale de la lutte. Le sentiment nous vient que, depuis quelques années, les autorités préfectorales, ce que je ne cesse d'ailleurs de leur reprocher, nous dissimulent des informations.
Auparavant, un bilan chiffré des opérations Harpie, indiquant le nombre de sites démantelés, nous était communiqué chaque année, alors qu'aujourd'hui nous naviguons à vue. Je n'accuse personne, ignorant si un tel manque de transparence résulte ou non d'une volonté manifeste. Quoi qu'il en soit, je partage votre avis, M. Mortier, quant à la force qu'assure le partage des expériences en vue de la construction d'une stratégie commune.
Votre exposé, limpide, n'appelle pas de questions particulières. J'aimerais toutefois savoir si, à l'époque où vos fonctions vous appelaient sur le terrain, vous estimiez les moyens de lutte contre l'orpaillage illégal proportionnés aux désagréments qu'il occasionne. Vous avez insisté sur la qualité du pilotage de la stratégie mise en œuvre. Qu'en est-il de son aspect quantitatif ? 300 à 350 hommes sont déployés chaque année sur un territoire de 80 000 kilomètres carrés pour lutter contre 10 000 à 12 000 garimpeiros. Ne pensez-vous pas que des militaires mieux formés, en nombre plus conséquent, auraient déjà réussi à éradiquer le phénomène ?