Intervention de Michèle Rousseau

Réunion du mercredi 26 mai 2021 à 17h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Michèle Rousseau, présidente directeur général du BRGM :

Ainsi que je l'expliquais en début de séance, le BRGM est un établissement de recherche et d'expertise regroupant environ un millier de personnes, basée à Orléans, et sous tutelle principale du ministère de la recherche. Il ne possède aucun rôle réglementaire, de police ou administratif, et, en Guyane, ne compte qu'une dizaine de collaborateurs pour couvrir un territoire extrêmement vaste.

Quel pourrait être notre rôle dans la lutte contre l'orpaillage clandestin ? Si cela nous est demandé, nos techniques de traçabilité nous autorisent à déterminer si un échantillon d'or provient de mines légales ou de sites illégaux, et même de repérer approximativement sa zone géographique de provenance. Nous savons également repérer les zones d'exploitation, légale ou illégale, par satellite.

Nous avons été contactés par le ministère de l'économie, afin de déterminer quel serait l'équilibre économique approprié pour les petites mines artisanales qui viendraient potentiellement investir les sites illégaux évacués par la police, et, si nous recevons les moyens adéquats, nous chercherons des modèles de rentabilité parmi les situations qui existent dans ce domaine à travers le monde. Nous pourrions également étudier des méthodes de dépollution de sols, et leur coût, avec l'idée de restaurer les sites où s'implanteraient ces nouveaux orpailleurs légaux. Il convient cependant de garder à l'esprit que, une fois rejeté dans le milieu naturel, le mercure se stocke et ne disparaît pas, contrairement au cyanure qui, lui, se désagrège naturellement. C'est la différence fondamentale entre les deux produits.

En s'appuyant notamment sur un équivalent guyanais du CNRT néocalédonien, le BRGM pourrait donc contribuer à la recherche de solutions, soit par le biais de ses chercheurs installés en Guyane, soit par le biais de ses chercheurs relais d'Orléans.

Pour finir, je rappelle que, en tant que service géologique national, nous n'avons pas compétence en matière d'eaux superficielles, mais que, a contrario, nous sommes fondés à rechercher des ressources en eaux souterraines. En Guyane, nous pouvons certainement trouver de l'eau de qualité correcte dans les nappes phréatiques.

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