Intervention de Christine de Neuville

Réunion du mercredi 9 juin 2021 à 15h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Christine de Neuville, Présidente de PEFC France :

PEFC a pour mission de maintenir un équilibre, particulièrement important dans une forêt aussi fragile que celle de la Guyane.

Tous les ans, le contrôleur missionné par PEFC s'assure que, sur le domaine forestier permanent, les activités minières légales tiennent leurs engagements. Je ne vous cacherai pas les difficultés que nous posent certaines exploitations. L'absence de restauration des sites qu'elles ont occupés met en danger le certificat PEFC. Bien sûr, l'orpaillage illégal menace lui aussi la pérennité de ce certificat, à partir du moment où le gestionnaire de la forêt ne dispose pas des moyens de contrôler que tout soit, autant que possible, mis en œuvre pour éviter une destruction complète de l'équilibre fragile de la forêt guyanaise.

L'ONF dispose d'agents assermentés. Encore leur faut-il les moyens d'accomplir leur travail. Il revient à l'organisme indépendant chargé de la certification PEFC de s'en assurer. Il faut aussi que l'État prenne activement ses responsabilités.

L'orpaillage illégal doit bien sûr être combattu. Il soulève des problèmes de pollution et nuit à l'environnement. Se pose aussi la question de sa transformation en orpaillage légal. J'ai en tout cas eu vent de cette éventualité.

La difficulté vient de tout ce qui accompagne les sites miniers légaux, dont l'implantation suppose l'ouverture de pistes à travers la forêt et l'installation de villages alentour. Or ceci fragilise l'écosystème. Notre certificat ne s'oppose pas par principe à l'activité minière légale ni à quelque activité que ce soit, étant donné que la Guyane a besoin de se développer. Seulement, il importe de maintenir l'équilibre fragile de la forêt amazonienne, emblématique de la Guyane.

L'enjeu de la lutte contre l'orpaillage illégal s'apparente, de notre point de vue, à celui de la préservation de cette forêt fragile. Si les chiffres dont je dispose sont exacts, l'ONF prévoit 5 prélèvements de tiges tous les soixante-cinq ans, ce qui prouve bien le caractère précieux mais aussi fragile de cette forêt.

En somme, nous ne souhaitons gêner aucune activité mais simplement préserver la gestion durable du domaine forestier permanent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.