Intervention de David Gris

Réunion du mercredi 30 juin 2021 à 16h45
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

David Gris, commandant de la brigade motorisée de Louvres et auteur du livre « Garimpeiros » :

À ma connaissance, non.

La gendarmerie s'occupe aussi de sécuriser des levées d'or et des sites, lors de voyages officiels. Elle constate également les crimes et délits en forêt, et enquête sur la contrebande de marchandises.

La mauvaise délimitation de la frontière avec le Suriname, sur le Maroni, compliquait considérablement notre tâche. Nous restions en permanence en relation avec un cartographe pour nous assurer de respecter la loi au moment d'appréhender des barges. Souvent, ces véritables hôtels flottants opèrent du côté français, la nuit, et reviennent, côté surinamien, le matin.

En saison sèche, les barges d'orpaillage déversent dans le Maroni des graviers qui en obstruent l'écoulement. Il en résulte des tensions, parfois armées, avec les Bushinengué, qui commercent et transportent du fret de Maripasoula à Saint-Laurent. Nos missions portaient sur ces points également.

Il nous arrivait en outre d'arbitrer une AEX ou la réhabilitation d'un site légal, voire de rechercher des personnes perdues, par exemple de jeunes géologues s'aventurant trop loin en forêt ou des professeurs de sciences naturelles en quête de papillons rares. Il importe, dans ces cas, de déterminer s'il s'agit de locaux ou de métropolitains pour évaluer la nécessité d'alerter les secours, rapidement mobilisés mais coûteux.

Signalons que la forêt abrite, en plus des garimpeiros, toutes sortes de métiers. À Dorlin, une ville regroupe pasteurs, écoles, commerçants et charpentiers, payés avec l'or des garimpeiros. La quête de l'or génère des activités annexes, telles que l'entretien de pistes ou de ponts, empruntables moyennant un droit de passage.

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