Intervention de Stéphanie Kerbarh

Réunion du mercredi 21 juillet 2021 à 15h00
Commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphanie Kerbarh :

Ayant participé au déplacement en Guyane, j'apporterai un témoignage de terrain plutôt qu'un jugement sur le rapport, auquel nous avons contribué et avec lequel nous sommes d'accord.

Je me réjouis que celui-ci mentionne la stratégie de réduction des risques liés aux métaux lourds, le programme STRAMELO, car la pollution résultant de ces derniers est l'un des effets induits de l'orpaillage illégal. Je retiens aussi que lorsque l'on veut s'attaquer à une organisation criminelle, il faut le faire par le biais financier. Indépendamment des pressions diplomatiques à exercer, l'interdiction du mercure est une des pistes de travail, à explorer avec la Commission européenne.

Alors que je pensais avoir bien fait mon travail de rapporteure du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (AGEC), je me suis rendu compte qu'aucune disposition spécifique ne concernait la Guyane. On se dit toujours que la Guyane est soumise au même régime juridique que la métropole ; pourtant, elle ne bénéficie pas des mêmes infrastructures et ne dispose pas de filières consolidées à même d'impulser des actions. J'en tire la conclusion que les parlementaires, lorsqu'ils examinent des projets de loi, doivent davantage se pencher sur les particularités de ce territoire.

La gestion des déchets est particulièrement problématique en Guyane. Les emballages de produits – venus de métropole – polluent un territoire qui ne dispose pas des filières de traitement et de recyclage adaptées. On s'enorgueillit, moi la première, de la loi AGEC, mais il est de notre responsabilité qu'elle soit mise en œuvre partout sur le territoire.

Gardons à l'esprit que la Guyane, c'est la France. Sa population est heureuse d'être française et le revendique fièrement. C'est le cas des Wayanas, et le drapeau français en lambeaux que l'on voit flotter dans un de leurs villages au bord du fleuve prend tout son sens face au Suriname. On ne revient pas indemne d'un tel déplacement et la rencontre avec ce peuple m'a particulièrement marquée : en partant, j'ai eu le sentiment de les abandonner. Après avoir parlé avec mon cœur et mes tripes, je conclurai en rappelant, une fois encore, la très lourde responsabilité qui est la nôtre : il faut que ce rapport soit suivi d'effets.

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