L'intitulé de la commission d'enquête a fait débat : sans le vouloir, nous avons froissé les personnes qui se dévouent à cette mission. Or il n'est pas du tout dans l'esprit de la commission d'enquête de mettre le doigt sur des dysfonctionnements qui existent dans toutes les administrations. Au contraire, cet intitulé révélait la difficulté de cette mission. Nous sommes tous d'accord pour partager cette analyse.
Il est vrai que les politiques sont très réservés sur ce sujet. Il vaut mieux s'occuper d'autres secteurs que de s'occuper des prisons, la loi d'airain est là pour nous le rappeler. Je pense que nous avons une importante responsabilité en la matière puisque la politique pénale n'est jamais discutée au Parlement. Ainsi, nous favorisons un terreau de messages populistes dangereux.
Au sujet de la surpopulation carcérale, merci de nous avoir donné les chiffres. Vous avez évoqué 1 300 matelas au sol, alors que système était sain en sortie de crise du covid. Cet élément doit nous faire réfléchir. La surpopulation carcérale est un obstacle à la lutte contre la récidive et pour le bien-être des surveillants.
Au sujet de la santé mentale, nous discutons actuellement d'un texte sur l'irresponsabilité pénale contenant deux infractions autonomes qui permettront à des personnes en difficulté mentale de rejoindre la prison. Je voudrais savoir comment vous vous préparez à cette éventualité. On parle d'environ 30 % des détenus qui n'auraient pas leur place en prison ; j'aimerais connaître le taux précis. Il s'agit d'une piste qui doit être sérieusement étudiée, par humanité et par souci de lutte contre la récidive. J'aimerais connaître le nombre d'hospitalisations d'office de détenus en situation de malaise psychiatrique. Comment sont organisés les soins de ces personnes ? À leur sortie, comment s'assure-t-on que les soins indispensables réclamés par leur état sont dispensés ?