La mobilisation des parlementaires autour de la question pénitentiaire a été très importante, notamment au cours de cette législature. Plutôt que de repartir de zéro, nous avons donc préféré auditionner des personnes qui avaient déjà apporté leur pierre à l'édifice. À ce titre, nous sommes intéressés par les travaux engagés dès 2017 par la commission des lois sur votre initiative, madame la présidente. En effet, on ne pourra pas reprocher aux parlementaires de cette législature de ne pas s'être préoccupés de la question : dès les premières semaines, vous avez lancé une série de visites et engagé des travaux avec vos vice-présidents. Je me rappelle les avoir suivis de très près à l'époque.
Cette commission d'enquête a été demandée par nos collègues Les Républicains. Selon son intitulé, choisi par ce groupe, elle essaie de mettre en lumière les dysfonctionnements et les manquements de la politique pénitentiaire française. Il n'en demeure pas moins que nous travaillons dans un état d'esprit constructif : nous nous efforçons de trouver des idées pour aider l'administration pénitentiaire à remplir sa mission, ô combien difficile, quand bien même nous n'avons aucun doute quant au fait que ses agents fassent d'ores et déjà tout leur possible – nous en reparlerons tout à l'heure avec les syndicats.
Nous souhaitons évoquer avec vous le rapport issu des groupes de travail, tout en sachant qu'il est important, à nos yeux, de faire un focus sur la question de la surpopulation. Dès 2017, nous avions tous été choqués de ce que nous avions vu en prison à cet égard. Nous travaillons également sur l'impact de la surpopulation sur le traitement des détenus radicalisés, sur la réponse pénale, sur la réinsertion ainsi que sur le traitement carcéral des délinquants mineurs. Cela nous amène à parler aussi d'un ensemble de sujets que nous connaissons bien tels que le parc immobilier, les ressources humaines et les conditions de détention – y compris la question de l'encellulement individuel, ce Graal qui reste inaccessible.