On pourrait faire le parallèle des organigrammes des SPIP avec ceux de nos établissements qui sont très anciens, datant pour certains de l'ouverture de ces établissements, alors que les missions des personnels, notamment des personnels en tenue, ont énormément évolué. Cela entraîne des problèmes quotidiens dans la gestion des personnes détenues, car le ratio est insuffisant : un surveillant pour 60 à 150 détenus en fonction de la configuration et de l'ancienneté de la structure. Or de nouvelles missions apparaissent. Nous sommes confrontés aux sujets de la radicalisation, de l'observation et de la préparation à la sortie.
D'un point de vue qualitatif, nous sommes plus ou moins attractifs en fonction du moment. Au-delà du statut des métiers, il faut s'interroger sur leur lisibilité. Si l'on demande aujourd'hui à un citoyen lambda à quoi sert un surveillant pénitentiaire, il ne saura pas répondre. C'est d'ailleurs difficile pour nous de le faire facilement et simplement. Par conséquent, les candidats aux concours sont peu nombreux et beaucoup de cadres quittent l'administration pénitentiaire. Ceci est lié aux rapports entre notre statut et nos contraintes, qui peut s'avérer usant au bout d'un certain nombre d'années, d'où une envie de changer de poste via des passerelles vers d'autres administrations.