Intervention de François Bonneau

Réunion du mercredi 13 octobre 2021 à 8h15
Commission d'enquête sur les dysfonctionnements et manquements de la politique pénitentiaire française

François Bonneau, président de la région Centre-Val-de-Loire, président de la commission éducation, orientation, formation et emploi de Régions de France :

À l'échelle de ma région, nous sommes très engagés et considérons que la formation des personnes détenues est aussi importante que celle des autres. Nous avons toutefois subi des tensions liées à la reconnaissance de notre légitimité à disposer des moyens pour le faire. Par le passé, nous bénéficiions de deux enveloppes budgétaires, qui se sont finalement réduites à une seule. Nous n'étions donc plus, à ce moment-là, en possession des moyens suffisants pour assumer nos responsabilités. La question des différences de capacités à mobiliser des moyens entre régions est donc réelle. J'ignore si la répartition des populations carcérales correspond au poids de chacune des régions. Il est possible que certaines régions comptent une part de la population carcérale proportionnellement supérieure à leur capacité budgétaire. La question mérite d'être éclaircie afin de faire le point sur les moyens dont dispose chaque région, sachant que l'existence ou non de plateaux techniques adaptés joue également un rôle dans les disparités régionales. Les différences entre plateaux techniques impliquent l'existence de formations distinctes dans les domaines de l'industrie, des services à la personne ou des savoirs fondamentaux.

Les formations qui ont été abandonnées étaient principalement occupationnelles. Il s'agissait par exemple du façonnage carton, peu utile pour une réinsertion ultérieure. L'utilisation des supports numériques permet d'individualiser les accompagnements à la formation, ce qui est très intéressant au regard des parcours et des expériences très disparates des bénéficiaires. L'apport du numérique a donc été fondamental.

Comment l'analyse des besoins est-elle assurée ? À l'échelle de ma région, il existe un comité de pilotage propre à chaque établissement qui rassemble des représentants de la DISP – direction interrégionale des services pénitentiaires –, des SPIP, de l'établissement pénitentiaire lui-même, de Pôle emploi, de la mission locale, de l'éducation nationale et bien sûr de la région. Grâce à ces différents intervenants, nous parvenons à faire se rencontrer le mieux possible les appréciations de chacun, ce qui nous permet de cibler efficacement nos actions. Le rôle de l'éducation nationale est particulièrement important, à travers les certifications dispensées. J'ai peut-être insuffisamment insisté sur la question de la validation des acquis, dispositif plutôt mieux développé qu'en milieu ordinaire, où il présente un aspect beaucoup trop lourd qui rebute la très large majorité des personnes qui pourraient y avoir recours.

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