Je souhaiterais apporter des éléments sur la question de la santé en prison. Ce sujet a été abordé dans votre commission. Les soins psychologiques, physiques et addictologiques sont insuffisants, voire indigents, dans certains établissements pénitentiaires. Depuis le Grenelle sur les violences conjugales, le nombre de poursuites pour violences conjugales est en nette augmentation. Or plus de 54 % des faits délictueux commis dans le cadre conjugal l'ont été sous l'emprise d'un état alcoolique. Sans prise en charge de cette origine exotoxique du passage à l'acte, y compris lors de la détention, où les possibilités de consommer des psychotropes ou de l'alcool sont connues, de nouveaux passages à l'acte à la sortie de prison sont inévitables. Je suis consciente que l'hôpital public manque de moyens sur le volet psychiatrique et celui de l'addiction, mais la prise en compte de cette dimension est nécessaire pour jouer efficacement sur la réinsertion.
Enfin, les Anglo-Saxons ont travaillé sur le cercle rue-hôpital-prison, appelé revolving door dans les études. Lorsque se combinent comparution immédiate, précarité et troubles de la personnalité, qui touchent 40 % de la population carcérale, le passage en prison semble inévitable. Les leviers que constituent, d'un côté, la précarité et le logement et, de l'autre, le suivi en addictologie et soin psychologiques doivent être pris en compte pour travailler efficacement sur la prison. Les autres politiques publiques doivent par conséquent être mobilisées sur ce sujet.