Intervention de Didier Lallement

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 15h10
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Didier Lallement, préfet de police :

Cet attentat a soulevé une immense émotion que vous nous avez aidés à partager. Mes remerciements vont à la Représentation nationale, à votre président M. Ferrand et à chacun d'entre vous pour vos messages de soutien et votre participation aux obsèques de nos collègues tombés le 3 octobre. Cet attentat a eu lieu au sein de la préfecture de police, dans un endroit où nous ne pensions pas être un jour attaqués. Chacun d'entre nous, en passant là où ces meurtres ont été commis, peut revivre cette violence qui continue de marquer profondément l'ensemble des fonctionnaires. Les soutiens que nous avons reçus de la part de la Représentation nationale et d'une grande partie de la population nous ont été très précieux face à ce traumatisme.

Nos pensées vont aux victimes mais aussi à leurs familles. J'ai pris l'engagement devant les comités techniques internes de suivre leur devenir en accordant une attention toute particulière aux enfants, afin que tous les moyens d'assistance sociale et psychologique leur soient accordés, sans oublier le soutien affectif de l'ensemble de l'institution. De nombreux dispositifs ont d'ores et déjà été déployés et le Président de la République a longuement rencontré les familles, tout comme le ministre de l'Intérieur. Tout cela, bien sûr, n'empêchera pas la violence du deuil qu'elles ont à affronter.

Les fonctionnaires de la préfecture de police ont repris le chemin du travail dès après l'attentat et je dois dire que cette capacité de mobilisation des uns et des autres m'a tout particulièrement impressionné. Je tiens à les saluer devant vous, mesdames, messieurs les députés.

Sur l'attaque du 3 octobre elle-même, je pense plus utile de répondre à vos questions que de développer une longue intervention liminaire.

Les faits ont été commis par un adjoint administratif principal, c'est-à-dire un fonctionnaire n'appartenant pas à un corps des services actifs de police mais travaillant au sein de la préfecture de police. Sur les 42 000 agents de la préfecture de police, il y a environ 6 000 personnels administratifs, le reste des effectifs se répartissant entre fonctionnaires des services actifs, les policiers, et militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Les fonctionnaires administratifs font partie de l'institution et sont nombreux à travailler parmi les 2 800 fonctionnaires du siège, sur l'île de la Cité. Il n'y avait donc pas de spécificité dans l'emploi de Mickaël Harpon. Il travaillait depuis le 2 janvier 2003 à la préfecture de police où il effectuait des tâches de maintenance informatique sous l'autorité d'un officier responsable de la section informatique de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP).

Comme tous les fonctionnaires travaillant au sein de la DRPP, il était habilité au niveau secret défense. Il a fait l'objet de nombreuses enquêtes d'habilitation au cours de sa carrière. Sa première habilitation a été délivrée le 8 juillet 2003. Elle a été renouvelée en mai 2008 puis en août 2013. Le prochain renouvellement devait intervenir en avril 2020, conformément au nouveau délai de validité de sept ans. Il suivait en quelque sorte le cheminement classique des fonctionnaires habilités au niveau secret défense au sein de la préfecture de police.

Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions.

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