Intervention de Didier Lallement

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 15h10
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Didier Lallement, préfet de police :

Pour ce qui est de l'habilitation, je reviens encore et toujours au seul élément administratif dont je dispose sur les faits : la note de la directrice du renseignement du 5 octobre, que je vous remettrai. Je vous en lis un autre extrait sur les suites données à la procédure de violences volontaires commises par Mickaël Harpon sur la plainte de son épouse : « Ces agissements pour lesquels un rapport avait été rédigé par l'intéressé n'avaient pas été considérés à l'époque comme étant suffisants pour motiver un retrait ou non‑renouvellement d'habilitation. Le haut fonctionnaire de défense du ministère de l'intérieur avait ainsi rendu un avis favorable à l'habilitation avec mise en éveil de la hiérarchie. » Je ne peux pas vous répondre quand vous me demandez pourquoi ce rapport ne figure pas dans le dossier de l'individu, ni pourquoi ces éléments n'ont pas fait l'objet de signalements à la hiérarchie. Mme Bilancini, qui a pris ses responsabilités à partir de 2017, n'avait pas connaissance de ces faits‑là ; par construction, moi non plus. Vous aurez l'occasion de lui demander des précisions.

Monsieur Paris, il va en effet falloir constituer des référentiels et des fiches action, selon les différentes situations, pour aider les fonctionnaires et les guider. Je vais essayer d'entreprendre ce travail avec la direction générale de la police nationale, dans la mesure où je pense que cela ne concerne pas que la préfecture de police, mais l'ensemble de la police nationale. Les fonctionnaires doivent disposer de modes d'emploi beaucoup plus pertinents. Les formations, comme celle concernant l'usage de la tablette NEO, ont une portée très générale sur le phénomène de radicalisation. Il faut mener un travail pour mieux le détecter à l'intérieur de la police, selon une série de critères. Nous devons progresser, à l'évidence.

Pour ce qui est des clés usb, je me garderais bien de m'aventurer dans un domaine qui relève de l'enquête. Cela ne me paraît pas choquant qu'un informaticien ait des clés usb pour vider des ordinateurs. La vraie question est de savoir si des informations ont circulé en dehors du périmètre de la DRPP et ont été communiquées à l'extérieur. J'attends une information du procureur national antiterroriste, pour savoir si son enquête préliminaire a révélé des éléments d'une telle nature, ce qui pourrait changer la dimension des choses. En revanche, je le répète, il ne me semble pas anormal de retrouver dans le bureau d'un membre d'une cellule informatique une clé usb, comme en ont tous ses autres collègues. Tous les informaticiens m'ont confirmé en avoir une, pour enregistrer sur des machines ne devant plus fonctionner des données de sauvegarde, qui sont par la suite effacées. Ce qui est important, bien sûr, c'est que ces données ne sortent pas et qu'elles ne soient pas transmises à l'extérieur.

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