Monsieur Habib, lorsque je considère que le niveau de gravité peut être significatif, je demande la suspension des fonctionnaires. Vous avez raison : l'arme de fonction n'est pas le seul vecteur possible. Les demandes de suspension que j'ai faites l'ont été pour des fonctionnaires qui avaient d'ores et déjà été désarmés. Le désarmement est une mesure de premier niveau, avant l'instruction des dossiers.
Sur l'anonymat, je vous ai répondu tout à l'heure, à titre personnel. Ce n'est pas à moi, préfet de police, de prendre une telle décision, qui doit être prise au sein du ministère de l'intérieur. Je n'ai pas d'objection à la création de dispositifs de la nature de celui que vous évoquiez. Mais je pense surtout qu'il faut le même dispositif pour toute la police nationale – on reproche trop souvent à la préfecture de police d'appliquer des mesures spécifiques.
Sept minutes, c'est long, vous avez raison, à une petite réserve près : vous êtes à l'intérieur de la préfecture de police, pendant l'heure du déjeuner, avec des fonctionnaires et un agresseur qui ne porte pas de signe distinctif annonçant une agression de cette nature. Quand bien même des fonctionnaires auraient été armés et l'auraient croisé, ils auraient vu un homme couvert de sang et, quoi qu'il en soit, étant donné les règles d'ouverture du feu, il leur aurait fallu s'interroger pour savoir si c'était une victime ou un auteur. On n'est pas dans le cas de figure des attentats que vous décrivez.