À la suite de François Pupponi et de Constance Le Grip, je voudrais revenir sur une question qui me paraît vraiment très importante : celle des conséquences à tirer d'une information selon laquelle un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur se convertit à l'islam. Je voudrais vous faire part d'une interrogation et peut‑être, monsieur le préfet de police, d'un désaccord. Bien sûr, comme député, comme citoyen, je ne dis pas qu'une conversion à l'islam doit nécessairement entraîner la suspension et a fortiori la révocation d'un fonctionnaire. Je ne le dis pas, je ne le pense pas – cela n'aurait pas de sens. En revanche, dans la France de 2019, la conversion à l'islam n'est‑elle pas en soi un fait qui justifie, de la part de l'autorité hiérarchique au sein du ministère de l'Intérieur, que l'on procède à la collecte d'un certain nombre d'informations, pour distinguer ce qui relève de l'exercice normal, dirons‑nous, du culte musulman de ce qui relèverait, par hypothèse, de l'adhésion à ce que le Président de la République lui‑même, dans la cour d'honneur de la préfecture de police, devant les cercueils des victimes de Harpon, a qualifié d'hydre islamiste ? La caractéristique d'une hydre est bien d'avoir plusieurs têtes, et nous savons que des techniques de dissimulation existent. Monsieur le préfet de police, mon intervention est moins une interrogation que l'expression d'une position et d'un désaccord. Je pense que nous pouvons raisonnablement soutenir, parce que nous sommes républicains, que la conversion à l'islam d'un agent du ministère de l'Intérieur doit faire en soi l'objet d'une interrogation et d'une vérification, a fortiori si cet agent est employé dans un service de renseignement au cœur de la préfecture de police.