Il faut poser des questions très précises, et à tout le monde, pour essayer de savoir et de comprendre : quelles sont vos pratiques ? Qui fréquentez-vous ?
Quels sont aujourd'hui les critères de la radicalisation ? C'est compliqué. On nous explique que cela suppose de la violence, mais alors c'est déjà trop tard, donc il faut essayer de repérer ces personnes avant qu'elles ne passent à l'acte ; mais avant, ce n'est pas encore de la radicalisation ! Je ne pense pas que les questions soient bien posées actuellement.
Pour vous citer un cas précis, j'ai eu un officier de sécurité qui, à un collègue lui demandant pourquoi il avait un cal, a répondu que c'était une marque de naissance ; en réalité, c'est parce qu'il prie sans arrêt. Lorsqu'un collègue lui a dit que les gens d'extrême gauche n'aimaient pas beaucoup la police, il a répondu qu'il y avait aussi des policiers qui n'aimaient pas beaucoup la police. Lorsque j'ai signalé ces faits à son responsable, celui-ci m'a indiqué que si je faisais un rapport, il serait viré. Finalement, j'ai eu un doute et je n'ai pas fait de rapport car je me suis dit qu'il n'était peut-être pas radical : la difficulté, c'est que signaler le comportement d'un collègue peut entraîner des problèmes.