Chers collègues, après avoir entendu M. Bernard Squarcini, qui a été le premier directeur central du renseignement intérieur, nous accueillons à présent M. Patrick Calvar, qui lui a succédé à partir de mai 2012, et a été un acteur clé de la création de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qu'il a dirigée jusqu'en mai 2017.
Je vous remercie très chaleureusement de votre présence, monsieur le directeur, et de tout ce que vous avez fait pour notre pays, car vous avez été confronté à la période sans doute la plus difficile qu'il ait connue quant aux attentats perpétrés sur le territoire national.
Je me souviens encore de propos que vous aviez tenus devant la commission d'enquête que je présidais au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, et dont plusieurs membres sont ici présents. Sous le régime du secret, une ou deux semaines après l'événement, vous aviez dit que la France était engagée sur un long chemin tragique, ce qui s'est révélé parfaitement exact. Cette période funeste est d'ailleurs malheureusement loin d'être terminée.
Nous vous entendons aujourd'hui dans le cadre d'une commission d'enquête dont l'objet est de rechercher les causes, les failles qui ont conduit à l'attentat de la préfecture de police. Parce qu'il a eu lieu au sein même d'un service de police, qui plus est dans un service de renseignement, cet attentat « bleu sur bleu » a entrainé un véritable traumatisme. Nous avons en outre pour ambition de proposer des dispositifs susceptibles de mieux prévenir ce type d'actes à l'avenir, au sein non seulement des services régaliens, mais aussi des professions sensibles pouvant mettre en cause la sécurité nationale ; ce sera la deuxième phase des travaux de notre commission.
Nous avons donc besoin de votre éclairage sur l'organisation des différentes structures de renseignement de notre pays, en particulier de la préfecture de police, compte tenu des relations que vous avez pu entretenir avec vos homologues en son sein dans le cadre des fonctions que vous avez occupées. Nous souhaitons également connaître votre vision de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
Avant de vous laisser la parole, je rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc, monsieur le directeur, à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».