Intervention de Jean-François Ferlet

Réunion du jeudi 30 janvier 2020 à 11h10
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire (DRM) :

Ce sont en général des étudiants qui effectuent un stage de fin d'études, ou dans le courant de leur cursus. Les stagiaires analystes ont essentiellement un profil Sciences Po, mais j'ai également des stagiaires spécialistes du big data, par exemple. Il faut qu'ils aient posé leur candidature suffisamment à l'avance pour que j'aie le temps de les faire cribler par la DRSD et de les habiliter avant le début de leur stage – étant précisé qu'il est exclu qu'ils commencent ce stage avant d'avoir été criblés.

Si, en plus des mesures qui étaient mises en œuvre jusqu'à présent, je dois prévoir un entretien avec un psychologue, cela ne fait que rendre les choses plus difficiles, mais tout est possible. Une étude sur la faisabilité et le coût de cette mesure est en cours, et ses conclusions me seront prochainement communiquées. Le service de santé des armées m'a fait savoir que ses psychologues, déjà bien occupés à assurer le suivi des soldats qui reviennent des théâtres d'opérations avec un stress post-traumatique, ne seraient pas en mesure d'absorber le flux que pourrait engendrer un examen obligatoire des personnels de la DRM. Il va donc probablement falloir que j'externalise cette fonction, ce qui aura un coût, ou que j'embauche mes propres psychologues, à l'instar de la DGSE. Le problème de cette dernière solution, c'est que le fait de recruter des psychologues aurait pour conséquence de consommer des équivalents temps plein (ETP). Or, j'ai actuellement juste assez d'ETP pour remplir mes missions, et je ne souhaite pas devoir choisir entre huit psychologues et huit autres personnels qui me seraient bien utiles ailleurs.

Je le répète, il y a un équilibre à trouver entre la nécessité de cribler nos personnels pour savoir à qui on a affaire, afin de prévenir le risque, et les impératifs liés aux coûts financiers et humains, ainsi qu'au temps passé sur ces dossiers. Nous allons bien devoir mettre en œuvre le contenu des directives, mais il faut avoir conscience du coût que cela va avoir.

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