Intervention de Jean-François Ferlet

Réunion du jeudi 30 janvier 2020 à 11h10
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire (DRM) :

La DRM a besoin de la mobilité que j'ai évoquée. Comme je vous l'ai dit, nous employons environ deux tiers de militaires pour un tiers de civils, et la mobilité tous les deux ou trois ans ne concerne que les militaires. Les militaires effectuent généralement des allers-retours entre le vivier constitué par les 8 000 personnels de la fonction interarmées du renseignement, donc leurs armées respectives, et la DRM. Ces personnels effectuant le même métier, avec le même niveau d'habilitation, on ne considère pas qu'ils viennent de l'extérieur. Au demeurant, nous sommes très attachés à la mobilité, car nous voulons éviter que ne s'instaure une sorte de hiérarchie entre les gens du haut – ceux de la DRM – et ceux du tactique : dans les métiers du renseignement, il est très important de maintenir un brassage. Il y a des exceptions, bien sûr – moi-même, je ne suis pas issu du renseignement : j'étais pilote de chasse. Cela dit, tout le monde fait l'objet d'un criblage.

Pour ce qui est des civils, le turn over est bien moindre. Les personnels qui tournent le plus sont les agents sous contrat, qui restent en général le temps d'effectuer au moins deux CDD, c'est-à-dire deux fois trois ans. Je précise que la plupart de ces gens-là sont recrutés parmi nos stagiaires, que nous embauchons en grand nombre. Cela nous permet de les tester durant cinq ou six mois, et de repérer parmi eux les futurs agents sous contrat que nous souhaitons recruter.

Les personnels qui quittent la DRM et n'ont pas vocation à y revenir signent en partant une reconnaissance de responsabilité par laquelle ils s'engagent à ne pas divulguer les informations qu'ils connaissent : c'est une formalité qui ne diffère pas de celle s'appliquant à tout agent partant avec des informations confidentielles. Je ne sais pas si la DRSD effectue un suivi des agents habilités secret défense qui quittent le service mais, pour notre part, nous n'effectuons pas un tel suivi. Il serait aussi regrettable de découvrir des fuites ayant pour origine un personnel de chez moi que des fuites d'informations DRM par un ancien de la DRM. Pour avoir des informations sur les éventuelles mesures de suivi des personnels ayant quitté le service, je vous suggère plutôt de vous adresser à la DRSD, car je ne suis pas le service enquêteur.

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