Intervention de Lieutenant-colonel Candice Roesch

Réunion du mercredi 5 février 2020 à 14h30
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Lieutenant-colonel Candice Roesch, cheffe de la cellule des affaires réservées au cabinet du chef d'état-major de l'armée de l'air :

L'armée de l'air rassemble 41 000 membres, majoritairement sous l'uniforme de l'armée de l'air, mais nous employons également des militaires sous d'autres uniformes et 5 000 civils. Nous disposons de 57 emprises majeures, en et hors métropole, dont trois bases aériennes projetées directement sur les théâtres d'opération actuels.

Compte tenu des forts enjeux en termes de recrutement et de fidélisation, nous recrutons 3 000 personnes par an, principalement du personnel navigant, du personnel affecté au maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques et des systèmes d'information et de communication, au renseignement militaire et à la protection-défense.

Dans un monde qui bascule vers une désinhibition complète de l'usage de la force par un nombre croissant d'acteurs, l'arme aérienne est l'arme par excellence du temps court, de l'entrée en premier sur les théâtres, celle qui permet la démonstration immédiate de la volonté politique. C'est la raison pour laquelle la protection des bases aériennes est l'enjeu sécuritaire prioritaire de l'armée de l'air.

La base aérienne est notre outil de combat. Au-delà d'un lieu de préparation des combattants et des unités de combat, c'est de la base que partent toutes les missions opérationnelles – missions d'intervention, de dissuasion nucléaire, de protection et missions de projection. En ce sens, les emprises de l'armée de l'air peuvent constituer des cibles de haute valeur pour un individu ou une organisation mal attentionnés.

Pour toutes ces raisons, certaines emprises font l'objet, plus que d'autres, d'une protection renforcée. Je pense notamment aux bases aériennes nucléaires qui concourent à la composante nucléaire aéroportée, et aux bases qui hébergent les unités qui participent directement au rayonnement de l'armée de l'air, telles que la base de Salon-de-Provence qui abrite la Patrouille de France.

Pour l'armée de l'air, vous l'aurez compris, protéger ses emprises est une nécessité vitale. Cette notion de protection des emprises est dans les gènes de l'aviateur. C'est la raison pour laquelle, nous exerçons une vigilance particulière à l'égard des risques, à la fois externes et internes, d'atteinte à son intégrité.

Notre dispositif de protection est adapté et répond à nos objectifs. Nous comptons deux niveaux d'intervention. La première entité qui est amenée à réagir en cas de détection d'un signal de basculement vers une radicalisation est le militaire dans son unité et le commandement de proximité. Le second niveau d'intervention est constitué par les unités spécialisées dans le domaine de la protection, les commandos parachutistes ainsi que le personnel des gendarmeries spécialisées – nos bases aériennes hébergeant des brigades de gendarmerie de l'air.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.