Intervention de Meyer Habib

Réunion du mercredi 5 février 2020 à 15h45
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Monsieur Rouget, vous avez déclaré, en ce qui concerne l'affaire Harpon, que la radicalisation n'était pas établie. Pourtant, il s'agit d'une personne qui, après les attentats de Charlie Hebdo, a dit, « c'est bien fait », qui ne serrait plus la main aux femmes et qui fréquentait la mosquée de Gonesse, une mosquée plus ou moins problématique. Alors qu'appelez-vous une « radicalisation établie » ?

Si nous ne devons pas stigmatiser, mon empathie, comme la vôtre j'imagine, va d'abord aux victimes. Nous déplorons 280 victimes du terrorisme en France, 280 victimes de l'islam radical ; c'est la triste réalité.

Bien entendu, nous devons faire la distinction entre les terroristes et l'islam politique, qui, selon moi, est aussi dangereux – même s'il n'a pas de bras armé, il s'agit d'une idéologie forte. Or dans la police, je suis aujourd'hui persuadé que des agents sont endoctrinés et qu'ils adhèrent à l'islam politique.

Je suis sous protection policière depuis des années, je vis donc avec des policiers. Or certains ont une marque sur le front qui prouve qu'ils prient cinq fois par jour et font le ramadan. Attention, je ne dis pas qu'ils sont dangereux ou qu'il s'agit de terroristes, mais nous pouvons avoir un doute. Ils peuvent par ailleurs faire partie de l'un de vos syndicats qui affirment que tant qu'un policier n'est pas passé à l'acte, il est présumé innocent.

Quand, après les attentats de Charlie Hebdo, un policier dit, « c'est bien fait », cela me pose un problème – à vous aussi, j'imagine. Nous devons, dans notre République, être intraitable s'agissant de la laïcité. C'est la raison pour laquelle, le doute doit bénéficier aux citoyens, même s'il s'avère que c'était une erreur.

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