Monsieur le député, je suis une défenseure de la laïcité, et j'ai eu la chance de suivre la formation délivrée par la police sur ce thème.
Vous parlez, s'agissant de Mickaël Harpon, d'une radicalisation avérée. Mais, le jour du drame, nous sommes tous tombés des nues, à la DRPP. Il avait présenté ses excuses pour les propos qu'il avait tenus sur à l'attentat de Charlie Hebdo – d'ailleurs peu de personnes étaient au courant – et personne ne connaissait sa pratique religieuse. Je ne sais pas s'il refusait de serrer la main des femmes, mais il me faisait la bise.
Par ailleurs, de nombreux collègues pratiquent le ramadan et travaillent dans des services antiterroristes ; que dois-je en penser ?
M. Massonneau l'a indiqué, la police a élargi le spectre de ses recrutements, à l'image de la société. Je ne stigmatiserai donc pas l'un de mes collègues parce qu'il pratique le ramadan, ne boit pas d'alcool ou ne mange pas de porc.
Enfin, pour revenir à Mickaël Harpon, j'ai encore beaucoup de mal à concevoir sa radicalisation, que vous considérez comme avérée. Sans dévoiler l'enquête judiciaire en cours, je sais que même mes collègues de la brigade criminelle ont dû mal à établir les faits.
Devons-nous nous méfier des personnes qui font cinq prières par jour et le ramadan ? Je ne sais pas quoi penser, la question est très délicate. Je sais simplement que je ne stigmatiserai jamais personne pour la pratique d'une religion. Je suis par ailleurs bien consciente que le ramadan chez les policiers pose une question de sécurité, ces derniers étant physiquement affaiblis.