Mon propos liminaire a en effet consisté à rappeler quelques données qu'il convient de croiser. D'une part, de moins en moins de personnes veulent entrer dans la police, d'autre part, il nous est demandé de les sélectionner davantage. C'est une difficulté que je voulais souligner.
Concernant les railleries qu'aurait subies Mickaël Harpon, l'enquête le confirmera ou pas. Elle devra déterminer si, à une radicalisation – qui semble démontrée –, s'est ajoutée une maltraitance.
Monsieur Fauvergue, je vous rappelle que nous sommes dans un système hiérarchisé. Un officier ou un commissaire de police qui garderait une information d'une telle importance sous le coude serait sous le coup d'une faute déontologique. Nous pouvons faire ici le parallèle avec un policier qui a vu l'un de ses collègues faire preuve d'intempérance : doit-il ou pas le signaler ? Il peut toujours mettre la poussière sous le tapis, mais le jour où ce collègue prendra sa voiture alcoolisé et qu'il renversera une vieille dame sur un passage piéton, tout le monde grimpera au rideau.
Chaque policier, à son niveau, doit comprendre les enjeux. M. Lagache rappelait qu'une centaine de cas ont été détectés dans la police ; je dis bien « détectés ». Mais nous risquons d'en compter de plus en plus. Je précise qu'il peut s'agir de radicalisation non liée à l'islam. Nous devons également faire face à une gauche extrêmement violente et la police nationale n'est pas complètement exempte de ce genre de comportement radicalisé.