Tout dépend du degré de radicalisation. Jusqu'à maintenant, les personnes repérées se situent au bas du spectre, elles peuvent présenter une vulnérabilité mais ne constituent pas une menace. À la limite, elles peuvent être maintenues en poste jusqu'à la fin de leur contrat – 75 % des militaires de l'armée de terre sont des contractuels – mais nous finissons par nous en séparer en ne renouvelant pas leur contrat. Si, par hypothèse, le degré de radicalisation était élevé, la personne partirait d'elle-même car le système n'est pas permissif.
Lorsque, dans ce cadre, un militaire est écarté, nous faisons part de nos soupçons à la DGSI, plus précisément, à la cellule ALAT et à l'état-major permanent (EMAP), avec lesquels les échanges sont quotidiens – je dispose d'officiers de liaison sur place ; une discussion a lieu également avec les groupes d'évaluation départementaux (GED) de manière à ce que la situation soit connue de tous les services partenaires qui y participent.
Enfin, la DRSD adresse à ces derniers une note de renseignement indiquant les risques que présente ou non tel militaire qui nous a quittés.
Depuis 2015, une prise de conscience a eu lieu et une volonté de partager au mieux les informations s'est fait jour. Probablement que nous serons encore meilleurs dans dix ans mais des progrès considérables ont été accomplis pour échanger les informations entre services partenaires.