L'administration dispose déjà de quelques outils. Il est écrit sur les notes de mutation que tout agent muté doit être passé au criblage, notamment au FIJAISV. Mais personne à l'administration centrale n'est habilitée pour le faire et n'a le temps nécessaire.
Le SNRP est désormais capable de diligenter quelques enquêtes, notamment sur les personnels. C'est tout nouveau. Ce service ne fonctionne que grâce aux remontées d'informations. Or celles-ci ne peuvent se faire que s'il y a du personnel sur le terrain. En général, un surveillant est seul à l'étage. Il ne peut donc voir ni si un de ses collègues dérive, ni si des détenus se radicalisent. Des outils existent, des textes sont votés, mais ils ne sont malheureusement pas appliqués. Avant d'essayer de trouver de nouvelles solutions, appliquons déjà les textes existants.
Pour siéger en commission de discipline nationale et en commission administrative paritaire (CAP) de titularisation et stagiérisation d'agents, je peux dire qu'on titularise des agents qui ont un casier judiciaire B2, car on a des difficultés à recruter. Fort heureusement, ces cas sont minoritaires, et il ne s'agit pas de délits très graves mais, quand on en arrive là, c'est bien qu'il y a un problème d'attractivité.
Ce sont malheureusement les organisations syndicales qui sont obligées d'apporter les preuves matérielles à l'administration, lors du passage d'agents en conseil de discipline. J'en veux pour preuve ce cas qui a été évoqué tout à l'heure d'une personne qui avait trente-deux mentions dans son casier judiciaire pour des faits de cambriolage – soit des faits assez lourds pour un membre du personnel pénitentiaire – sans que l'administration soit au courant, alors qu'elle peut consulter le FIJAISV ou que le SNRP peut passer au crible certains agents.