Il y a en effet le chef d'établissement, il y a aussi le délégué local du renseignement pénitentiaire (DLRP), sachant que ce dernier n'est censé faire que du renseignement, mais que, du fait du manque de personnel, il fait parfois un peu de tout. J'en reviens cependant au repérage, car c'est très compliqué. La collègue d'Argentan dont nous parlions tout à l'heure a été signalée par son ex-mari, qui avait remarqué qu'elle ne mangeait plus de porc ; tous ses collègues sont tombés des nues.
Par ailleurs, en maison d'arrêt, les agents ne touchent pas terre et ne font souvent que se croiser. Il n'y a qu'en service de nuit que le rythme se calme et qu'on peut prendre le temps de discuter avec un collègue. Ce sont de toute façon des procédures très longues. Y compris lorsqu'il ne s'agit que d'une présomption de trafic, il faut une enquête de plusieurs années avant qu'un agent tombe. C'est pour cela que, souvent, on se contente de muter les personnels. On peut soupçonner un agent de s'être radicalisé ; encore faut-il en apporter la preuve.