Il faut également pouvoir démontrer que l'on a affaire à un cas problématique pour l'administration. Dans l'exemple du stagiaire que je citais tout à l'heure, c'est d'abord grâce au GED qu'il a été identifié ; il s'est ensuite illustré en refusant de serrer la main au personnel féminin de l'établissement et en manifestant une attitude beaucoup trop empathique vis-à-vis de la population pénale ; il a surtout eu une violente altercation avec une caissière de supermarché, à laquelle il a fait état de sa fonction de surveillant au centre pénitentiaire. C'est sur la base de ces trois derniers éléments jugés problématiques, et non à cause du fait qu'il pratiquait chez lui un islam rigoureux, qu'un rapport a pu être établi et adressé à la fois à la direction interrégionale de rattachement et à l'ENAP.
Comme il n'était pas titulaire, nous avons donc pu le renvoyer, mais il faut savoir, pour la petite histoire, que le second établissement où cet élève devait effectuer un stage était une maison centrale extrêmement sécuritaire, qui accueille précisément des détenus incarcérés pour des faits terroristes graves ou de très longues peines. Il n'existe pas de dispositif de transmission idoine mais, le bouche-à-oreille fonctionnant très bien, l'établissement qui accueillait l'élève-surveillant a contacté la directrice de la maison centrale en question, laquelle, avant que l'administration arrête une décision, avait déjà pris des mesures pour que l'élève en question ne soit pas affecté en détention mais sur un poste périphérique. Donc nous parvenons à nos fins, mais de manière artisanale, sans méthode ni procédures adaptées.