S'agissant des PRSE, les antennes régionales de l'agence y participent à la demande des ARS. En effet, les antennes régionales de Santé publique France sont localisées auprès des ARS et exercent un rôle d'expertise auprès de ces agences. Cette participation s'effectue donc plutôt à la demande de l'ARS. Les cellules régionales, assez réduites en termes d'effectifs, n'ont pas toujours le temps de s'investir dans l'ensemble des plans régionaux (santé-environnement, santé-travail, etc.). Il est difficile d'avoir une gouvernance homogène comme nous l'avons pour le PNSE ou pour le plan santé au travail, par exemple.
L'amélioration de la coordination générale de l'ensemble des plans permettrait, il me semble, de gagner en efficience. En effet, les plans intégrant une dimension de santé environnementale sont nombreux. Une réflexion sur les indicateurs d'évaluation de ces plans est en cours. Dans le PNSE, par exemple, cette réflexion a été initiée par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). L'accompagnement par des mesures de financement pérennes, en tout cas sur la durée d'un plan, me semble par ailleurs indispensable afin d'éviter l'abandon de projets en cours par manque de ressources financières. Une meilleure coordination à ce niveau permettrait donc d'améliorer, outre l'efficience, la partie opérationnelle de la mise en œuvre de ces plans. Les échanges avec les parties prenantes me semblent importants à préserver. L'intérêt de ces plans réside également dans l'espace de dialogue qu'ils permettent, nous donnant l'opportunité, d'une part, d'expliciter les travaux que nous menons et leurs limites, d'autre part, de collecter les préoccupations des parties prenantes, de manière à pouvoir intégrer dans notre programmation ces préoccupations de santé publique.
En matière de prévention, rappelons que Santé publique France a été créée en 2016 suite à la fusion de plusieurs agences sanitaires, dont l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). Il est vrai que l'INPES traitait peu de sujets en santé environnementale. Ainsi, sur des sujets « émergents » (pesticides, perturbateurs endocriniens, etc.), nous disposons encore d'une marge de progression. « Agir pour bébé » est un premier site qui, je pense, a été largement apprécié par les pouvoirs publics et, plus largement, par de nombreux acteurs. Ces réflexions sur l'accompagnement et les mesures de prévention en santé-environnement méritent d'être poursuivies. Nous constatons également que lors du développement d'enquêtes épidémiologiques, il est important d'intégrer, dès l'amont, les personnes en charge de la prévention. En effet, nous avons deux cultures et deux formations assez différentes. En ce sens, une meilleure acculturation et une meilleure collaboration s'avèrent indispensables.
Santé publique France n'est pas effecteur de prévention mais peut recommander des évaluations d'intervention auprès des acteurs territoriaux, par exemple dans une collaboration avec les Instances régionales d'éducation et de promotion de la santé (IREPS). Une expérience est actuellement menée à propos de la chlordécone et à propos de l'évaluation du plan JAFA, qui vise à diminuer l'exposition des populations à cet insecticide. Le développement du réseau partenarial joue un rôle prépondérant. De premières collaborations ont en outre été menées avec l'Éducation nationale. Cet effort doit être poursuivi, dans la mesure où il s'agit d'un levier évident de sensibilisation et de formation des jeunes générations à ces problématiques. Cette question du lien avec l'Éducation nationale relève, selon moi, du niveau interministériel. Nous avons déjà évoqué le lien entre environnement et travail, permettant de rapprocher environnement général et environnement professionnel. Elle s'inscrit également dans une démarche avec les collectivités territoriales, dans une action de plaidoyer.