Intervention de Cédric Bourillet

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Cédric Bourillet :

Ces chiffres, qui émanent de l'OCDE, sont forcément basés sur des hypothèses, des modèles et des conventions comme toutes les estimations dont nous disposons. Il en est ainsi concernant les 48 000 à 67 000 morts, liées, annuellement, à la pollution de l'air.

Pour l'Europe, l'OCDE évoque 15 % des décès et 14 % des années de vie en bonne santé perdues en raison de causes environnementales. Le suicide occupe une place moins importante, mais les troubles neuropsychiatriques et musculo-squelettiques représentent une plus large part des années de vie en bonne santé perdues par rapport aux décès dans le calcul de l'OCDE pour la zone Europe.

Il s'agit forcément de calculs très conventionnels. Par exemple, une personne a perdu huit années de vie en bonne santé, mais aurait pu avoir un accident de voiture deux ans après si elle avait été en bonne santé car elle aurait conduit n'importe comment. Des méthodologies ont été mises en place par des chercheurs spécialisés sur ces questions afin de pouvoir disposer d'une métrique comparable, ce qui pose néanmoins la question des limites scientifiques de ce genre d'approche et de calcul, lequel permet toutefois de prendre conscience d'ordres de grandeur et aide à fixer les priorités.

Cependant, le facteur de morbidité ou les effets avérés, que nous savons désormais expliquer et garantir, ne peuvent constituer l'unique indicateur. Il convient de prendre en compte les incertitudes et les sujets émergents sans attendre, pour s'y intéresser, que surviennent 100 000 décès.

Nous nous laissons guider par les chiffres avérés, sans oublier les signaux faibles et émergents, ni les effets systémiques ajoutant l'effet-cocktail. Par exemple, nous constatons 3 000 décès annuels liés au radon naturel en France. J'ai cru comprendre qu'une surreprésentation est constatée chez les fumeurs. L'association du tabac et de l'exposition au radon crée un effet de morbidité supérieur à la seule exposition au radon. Il convient d'atteindre ce niveau d'analyse afin de ne pas tirer de conclusions maladroites.

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