Intervention de Cédric Bourillet

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Cédric Bourillet :

Il s'agit d'une question extrêmement complexe au quotidien. Avant de s'attacher à la qualité de l'air, au radon ou à l'antibiorésistance, il nous faut créer une structure et un mode de fonctionnement « chapeau » permettant de ne pas manquer un nouveau sujet qui émergerait, de traiter les sujets transversaux et d'informer les citoyens.

Ma première mission consiste à faire en sorte que les incertitudes scientifiques, qui sont évolutives au même titre que la nature des pollutions et des contaminations, ainsi que les connaissances soient prises en considération avec des outils de connaissance et de rassemblement des données, d'information des citoyens et de formation des professionnels, au sein d'une organisation adaptative et aussi vivante que peuvent l'être la contamination environnementale et notre exposition.

Nombre d'entre nous sommes de formation technique au sein de certaines directions de l'État et ne sommes pas légitimes à exercer cette priorisation. Par conséquent, pour choisir les plans sectoriels à mettre en place, nous nous appuyons sur nos agences sanitaires. Avec le ministère de la santé, nous avons eu l'occasion de saisir l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). De même, nous avons saisi l'ANSES pour une double lecture systématique des liens avérés et démontrés, et des incertitudes. En ce qui concerne les perturbateurs endocriniens, nous avons sollicité l'ANSES pour un travail approfondi de recensement de l'ensemble des substances ayant fait l'objet d'un signalement. L'objectif est de définir le niveau de preuve disponible et d'identifier les éventuels dispositifs prévus pour lever le doute.

Nous demandons à nos agences sanitaires de ne pas se contenter de nous faire part de ce qui est démontré et qui ne fait plus débat du point de vue scientifique, mais également des cas où les publications, les éléments de preuve et les doutes s'accroissent sans pouvoir apporter de démonstration. Il leur est alors demandé de nous inviter à examiner la situation, voire à prendre des précautions particulières en termes d'exposition.

Le rôle du ministère est de s'appuyer sur ces agences, de faire en sorte qu'elles opèrent dans des conditions éthiques, déontologiques et scientifiques pour apporter une réponse crédible et de les interroger sur ces deux aspects, à savoir effets avérés et signaux faibles méritant d'être pris en considération.

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