C'est bien sûr un sujet à prendre en compte. Des sujets liés à l'interaction entre divers polluants sont déjà pris en compte et nous avons des méthodes, parfois rudimentaires, qui permettent d'avoir une première approche de la question.
Lorsque nous intervenons en urgence comme nous l'avons fait pour l'incendie de Lubrizol, nous avons une petite idée des types de polluants qui peuvent être émis et de leurs potentielles interactions. Les effets de la présence de plusieurs polluants sont donc, au moins en partie, pris en compte.
Il est évident que c'est un sujet de recherche qui reste ouvert et nous continuons à mener des recherches sur plusieurs volets de ce sujet. Nous ne sommes pas totalement désarmés ; nous avons des outils, relativement rudimentaires. Nous pourrions faire beaucoup mieux mais cela nécessiterait des programmes de recherche sophistiqués.
J'ai parlé de notre projet exploratoire sur l'exposome. C'est ce type de projet qui nous permet d'avoir des modélisations, notamment numériques, de l'impact de tel ou tel polluant sur tel ou tel organe. Nous pouvons en utilisant ces modèles faire des simulations d'effet-cocktail. Nous en sommes encore à la phase de recherche et je ne garantis pas la mise en œuvre pratique ou l'application opérationnelle en situation d'urgence dans les prochains mois ni même les prochaines années.