Intervention de Jean-Michel Brard

Réunion du vendredi 30 octobre 2020 à 11h30
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Jean-Michel Brard, maire de Pornic, président de Pornic Agglo Pays de Retz :

Nous ne sommes pas encore entrés dans cette phase de communication, car le CLS n'est pas signé, pour des raisons que l'on connaît bien. C'est l'actualité sanitaire en France qui a également empêché l'installation des conseils municipaux, la réinstallation des EPCI, etc., ce que j'ai expliqué dans mon introduction. Les freins ne sont pas volontaires, mais ils sont liés à l'actualité.

Je pense néanmoins qu'il va falloir définir des outils de communication adaptés à chaque territoire. Comme pour nombre des questions qui se posent à nous, nous dépendons de notre environnement proche. Lorsqu'on parle de bassins versants, ce sont ceux d'un territoire spécifique. Les typologies des territoires ne sont pas les mêmes dans toute la France. Il faut donc y faire attention, et le cluster des cancers de Saint-Nazaire n'est pas le même que celui de Sainte-Pazanne. La réflexion doit être adaptée et de proximité. C'est du reste pour cette raison que les maires sont sollicités. La réflexion doit être co-construite. Il me semble important que la compétence de santé publique reste à l'État, à condition que le discours et les analyses de ce dernier soient plus lisibles, pour lever les doutes de nos populations.

L'absence de lisibilité suscite en effet leur défiance vis-à-vis de l'État. Les maires et les présidents d'EPCI constituent un filtre entre les deux. Ils jouissent d'une certaine confiance, mais celle-ci diminue de jour en jour. Je ressens très nettement qu'elle ne nous sera accordée que si nous prouvons que nous agissons. Faute de cette preuve, la reconnaissance dont bénéficient les élus locaux ne sera pas meilleure que celles dont jouissent les autres élus.

Une boîte à outils lisible par tous les citoyens est donc absolument nécessaire. Elle ne peut se résumer aux études techniques et scientifiques, que les collectivités ne peuvent assumer. Nous avons besoin d'outils de communication, et d'un discours lisible, compréhensible, qui permette de dire la vérité, afin de prendre par la suite les mesures nécessaires.

Si un problème est décelé, il est préférable d'en être informé que de le cacher. Une fois connu, il est possible d'apporter des solutions. Mais qui nous communique les éléments dont nous avons besoin pour agir ? Il y a aujourd'hui des « trous dans la raquette ». En tant que président d'EPCI, je comprends bien les enjeux de prévention. Nous allons nous y atteler, car nous disposons d'outils en la matière. Mais en ce qui concerne le traitement du problème à proprement dit, je suis démuni.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.