Intervention de Matthieu Schuler

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 16h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Matthieu Schuler, directeur de l'évaluation des risques de l'Anses :

Nous avons appuyé l'Agence régionale de santé (ARS) et Santé publique France sur les niveaux mesurés d'ondes électromagnétiques (radiofréquences ou basses fréquences) à Sainte Pazanne. Les investigations avaient été menées à leur demande à cause de la présence d'une ligne électrique basse et moyenne tension proche des locaux de l'école. À ce titre, mon responsable d'unité sur les risques liés aux agents physiques a participé aux travaux et à l'analyse des résultats. En revanche, il n'y a pas eu de saisine de l'Anses.

Nous menons deux autres actions pour contribuer à la prévention et à la diminution des cancers pédiatriques par l'évaluation de risques. La première est la caractérisation et l'identification des substances pour lesquelles le caractère cancérogène n'est pas encore établi. Nous portons des propositions auprès de l'agence européenne Reach en vue de leur classification comme cancérogènes. Il s'agit par exemple du cas, non tranché, du caractère cancérogène du TiO2 par inhalation – pour lequel nous avons porté une proposition de classification au niveau du Comité de l'évaluation des risques de l'ECHA. La seconde action concerne des analyses en cas de présence de substances cancérogènes avérées dans un produit, afin de déterminer si leur niveau de présence est susceptible de causer des risques. Ainsi, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) avaient été détectés dans les couches pour bébé. Nous avons porté une proposition de restriction au niveau européen portant sur ces produits afin que, demain, ils ne présentent pas de risques.

Quant aux maladies métaboliques, celles-ci peuvent avoir une composante comportementale et une composante environnementale. Nous travaillons sur l'une et l'autre, sans a priori. Concernant la composante environnementale, nous avons émis un avis en début de semaine sur les problématiques de la sédentarité ou de l'insuffisance d'activité physique des jeunes. La réponse est sans appel : plus de la moitié de la population des jeunes adolescents (entre 11 et 17 ans) dépasse les seuils sanitaires. Un tel résultat dans une évaluation de risque chimique est sérieux. La composante comportementale a donc une importance.

Nous travaillons également à l'identification d'autres sources de problèmes métaboliques. C'est pour cette raison que nous sommes engagés dans la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. C'est la première stratégie dans laquelle nous avons mené des évaluations de substances (environ cinq par an) et formulé une proposition de classification de substance « PE ». Nous sommes évidemment impliqués dans la seconde Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, tant pour l'évaluation que pour l'identification des actions prioritaires.

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