Intervention de Dominique Potier

Réunion du mercredi 2 décembre 2020 à 16h30
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Dans le domaine agricole, on a l'impression qu'on sait tout depuis longtemps en matière de santé environnementale. Le rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) sur les pesticides, qui date de 2013 et qui évoque notamment les effets cocktail, n'a jamais été contredit . Le rapport Écophyto, qui répond au défi de la santé environnementale, est « planté » depuis six ans, pour mille raisons qu'on n'aura pas le temps de développer. S'agissant du plan Écophyto, qui vise à prévenir les dangers pour l'environnement et pour la santé mais aussi à éviter les querelles picrocholines qui minent notre République, comment le ministère de l'écologie joue-t-il sa partition aux côtés de ceux de la santé et de l'agriculture ?

Vous avez évoqué une carence en matière de recherche. Pour avoir participé à des séances One Health organisées par dix-huit instituts européens, je peux vous parler de la somme des connaissances disponibles. Les causes et les solutions sont parfaitement identifiées, même s'il faut toujours chercher. On ne remplacera pas toujours des molécules par d'autres : il faudra aussi produire et travailler autrement, faire de l'agro-écologie. C'est justement ce qui est en panne depuis quelques années. Votre ministère observe-t-il ces questions ou s'y investit-il vraiment ?

Je pense en particulier à la réforme de la politique agricole commune : se fera-t-elle dans le cadre d'un dialogue entre la profession, le Parlement – qui est trop peu associé, me semble-t-il – et le ministre de l'agriculture ? Donnerez-vous une assurance vie et une assurance prospérité à l'agriculture française en défendant un modèle agro-écologique ? C'est une question très importante. Quelles sont vos positions et comment comptez-vous vous investir dans la réforme de la PAC ?

Comme vos prédécesseurs, vous parlez toujours d'artificialisation. Dieu sait si c'est important, mais je passe mon temps à dire aux ministres successifs de l'écologie que notre pays souffre avant tout – dix ou cent fois plus – de l'accaparement des terres, de la concentration de leur usage et de leur propriété, qui appauvrissent la biodiversité, détruisent les sols et réduisent leurs capacités de régénération. Face à l'appauvrissement des systèmes de production à cause d'un agrandissement inconsidéré, il faut faire preuve de courage politique en menant une réforme foncière. Elle peut encore être lancée dans les mois qui viennent. Prenez-vous part au combat au côté du ministre de l'agriculture, qui semble convaincu par cette cause ? Pesez-vous de votre poids ?

Je vous fais grâce des reproches que je pourrais formuler au sujet des pesticides. J'aurais mille choses à dire sur la panne du plan Écophyto et la responsabilité de ce Gouvernement en la matière.

S'agissant du textile, vous étiez présidente de la commission du développement durable lorsque nous avons obtenu que la perspective d'une expérimentation en matière sociale et environnementale soit ouverte. Il y va de la santé des usagers et des consommateurs français, car le textile peut être une source de pollution de l'air et de problèmes de santé, mais il ne faut pas oublier les phases de production, en particulier du coton, et de transformation, qui peuvent détruire la santé de nos frères humains au bout du monde. La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (AGEC) a prévu une expérimentation d'une durée de dix-huit mois. Qu'entendez-vous faire ?

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