Quand on parle de santé environnementale, je trouve qu'il est beaucoup question d'agriculture – mais c'est peut-être le biais d'une femme d'agriculteur. J'aimerais qu'on puisse évaluer d'autres expositions gravissimes pour la santé, comme celles aux poussières, à la pollution et aux perturbateurs endocriniens. Je suis très sensible à la question de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), maladie respiratoire qui cause 17 000 morts par an et qui est notamment liée à l'exposition à la poussière et à la pollution. Il n'y a pas vraiment de communication en la matière alors que c'est un véritable enjeu.
Je vous ai déjà fait part de mes préoccupations, qui concernent surtout la politique globale en matière de prévention et la manière dont la santé environnementale s'y intègre. Le directeur de la santé publique de l'ARS de la Nouvelle-Aquitaine a comparé, à juste titre, me semble-t-il, notre politique de prévention à un orchestre dont les musiciens n'ont pas de partition unique ni vraiment de chef d'orchestre. La question de l'efficience et de l'efficacité de la politique de santé, notamment environnementale, qui implique de nombreux ministères, se pose vraiment.
Sur quels outils, sur quelles données, sur quelle expertise votre ministère peut-il s'appuyer pour évaluer l'impact de l'environnement sur la santé des Français. Un état des lieux est important : quels sont les indicateurs de suivi ?
Par ailleurs, quelle est l'articulation avec les autres ministères, notamment celui de la santé ? Vous avez déjà évoqué cette question, notamment lorsque vous avez parlé du PNSE et du GSE, mais j'aimerais savoir comment vous travaillez ensemble, concrètement. Un comité interministériel pour la santé existe, mais il se réunit une fois par an, et encore. Voyez-vous la coopération se renforcer, devenir plus efficace ? Comment s'élabore, dans le cadre d'une politique globale de prévention, la politique de santé environnementale ?
Enfin, quelles sont vos priorités en matière de santé environnementale ? Tout est important mais on ne peut pas toujours tout embrasser.