Je vous rejoins quant à l'idée qu'il ne faut surtout pas limiter la question de la santé environnementale à l'agriculture.
L'analyse que vous avez citée du responsable d'ARS est assez juste. Cela rejoint nos échanges précédents et les préoccupations dont vous me faites part depuis des années, madame la présidente. Il y a beaucoup d'acteurs. Les ministères ont des habitudes, et les administrations datent d'une époque où cette question n'était pas tellement prise en considération : il faut tout réinventer. Tout ce que nous allons faire à propos de la gouvernance du PNSE 4 et du GSE est à construire. Ces questions, sur lesquelles nous sommes en train de travailler, comme vous le faites aussi dans le cadre de votre commission d'enquête, constituent presque le principal enjeu. À partir du moment où on réussira à avoir un vrai pilotage, un vrai chef d'orchestre, on aura déjà résolu une bonne partie du problème.
S'agissant de l'évaluation de l'impact de l'environnement sur la santé des Français, on dispose de moyens assez classiques : globalement, on s'appuie sur les expertises de Santé publique France et de l'OMS. Leur mode de fonctionnement est soit de déterminer des liens de causalité entre des expositions et des impacts sur la santé soit de faire des études statistiques qui permettent de démontrer une corrélation entre l'état de l'environnement et la santé. C'est ce qui se fait, par exemple, pour déduire l'impact de la qualité de l'air sur la santé.
J'ai déjà un peu parlé de l'articulation entre les ministères. Le travail s'est notamment renforcé avec le ministère de la santé au cours des dernières années et des derniers mois. Nous avançons vraiment main dans la main en ce qui concerne le PNSE et le copilotage du plan Écophyto, et nous échangeons régulièrement sur les questions relatives à la qualité de l'air. Tout l'enjeu est d'associer les autres ministères – quelques-uns s'investissent dans ces questions, d'autres moins.
Parmi les priorités en matière de santé environnementale, j'ai cité la lutte pour la qualité de l'air comme étant la première. Les chiffres sont inadmissibles : 48 000 morts par an, ce qui est d'ailleurs sous-estimé, à mon avis, d'autres chiffres faisant état de 60 000 morts. La deuxième priorité concerne l'exposition aux produits chimiques, pesticides et tout ce qui tourne autour, comme les nanomatériaux et les perturbateurs endocriniens. Ma troisième priorité – sans cela, je serais en dessous de tout – sera l'application du PNSE 4, qui porte sur une partie des éléments que je viens d'évoquer, notamment les nanomatériaux, les perturbateurs endocriniens ou encore les lumières bleues.