Monsieur Grandidier, c'est en 1994 que vous avez créé le bureau d'études en énergies vertes Valorem, qui s'est spécialisé en 2001 dans le développement des parcs éoliens. En 2007-2008, Valorem a élargi ses compétences à la méthanisation, à l'énergie des vagues et au photovoltaïque, et est devenu producteur d'énergies vertes. Il s'est doté de deux filiales à 100 % : Valrea, spécialisée dans la construction d'unités de production d'énergies renouvelables, et Valemo, spécialisée dans la conduite et la maintenance de parcs pour tous types d'énergies vertes. Valorem exerce par ailleurs une activité internationale en matière de projets de parcs éoliens ; il intervient en Ukraine, en Roumanie et en Finlande.
Le groupe Valorem a l'ambition de « contribuer à un nouveau monde électrique à travers la remise en cause du rapport centralisé à l'énergie, la cohabitation entre la production d'énergies vertes et la biodiversité, ainsi que le recours aux entreprises locales ». Monsieur Grandidier, cette « remise en cause du rapport centralisé à l'énergie » implique-t-elle une offre excluant toute énergie d'origine nucléaire et 100 % renouvelable, éventuellement au travers de contrats d'approvisionnement offrant une garantie à long terme ? Par la « remise en cause du rapport centralisé à l'énergie », désignez-vous également la relation au réseau ? Quel est l'enjeu du renouvellement des parcs éoliens ? Le démantèlement d'une éolienne donne-t-il lieu au retrait complet de son socle en béton ? Est-il possible d'agrandir un mât ? Que pensez-vous de la proposition de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'élaborer un appel d'offres particulier pour le renouvellement des parcs ? Comment envisagez-vous les éventuels conflits dans l'utilisation des sols, si les parcs éoliens ou les centrales solaires devaient se développer pour aboutir à une énergie 100 % renouvelable ? La conversion des friches industrielles, militaires ou agricoles résout-elle la question ? Que faire des vieilles serres dotées de panneaux photovoltaïques, sous lesquelles il n'est plus possible de pratiquer l'agriculture ? De quoi est-il concrètement question lorsque Valorem fait état de la volonté « d'améliorer la cohabitation entre production d'énergies vertes et biodiversité pour une recolonisation des milieux naturels par les espèces » ? Est-ce à dire que les parcs éoliens sont favorables pour la biodiversité ?
Avant de répondre à ces nombreuses questions, monsieur Grandidier et madame Bové, et conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, je vous demanderai de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.