Intervention de Jean-Yves Grandidier

Réunion du mardi 7 mai 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Jean-Yves Grandidier, fondateur et président du groupe Valorem :

Nous nous sommes implantés en Finlande à une époque où ce pays appliquait un système de tarif garanti, dans la limite de 2 000 MW. Cet objectif a été atteint, après quoi le nouveau gouvernement a annoncé un changement de système. Pour autant, nous sommes restés en Finlande car nous avons estimé que ce pays présentait des conditions favorables au développement de l'énergie éolienne grâce à ses grands espaces, ses vents puissants hautement productifs et la possibilité d'y produire de l'électricité à des coûts faibles.

Je prônerai un système de prix garanti tant que le mécanisme de marché de l'électricité n'aura pas été modifié. Jusqu'à la fin des années 1990, le marché n'était pas libéralisé. Il n'existait pas de bourse de l'électricité. Des opérateurs historiques vendaient l'électricité de manière régulée. La libéralisation a été l'occasion d'instaurer un mécanisme de marché, mais sur la base d'installations déjà amorties et ne subissant que des coûts marginaux de production : achat de combustible pour les énergies fossiles, entretien et maintenance. Aujourd'hui, les acteurs sont sélectionnés sur l'ordre de mérite à l'aune de leur coût marginal de production. Dans la mesure où l'éolien et le solaire n'emploient pas de combustible, leurs coûts marginaux de production sont très faibles, proches de zéro. Nous avons donc tendance à faire baisser le prix spot moyen sur l'année. C'est ce qu'on appelle « l'effet d'ordre de mérite ».

En revanche, nous sommes confrontés à des difficultés si nous avons besoin d'amortir nos installations. À cet égard, nous assistons en Europe à un phénomène de « cannibalisation » : plus il y a d'éolien dans le Nord et plus il y aura de solaire dans le Sud, plus le prix de l'électricité de marché baissera. En conséquence, le prix de capture ne cessera de diminuer par rapport au prix du marché. C'est une double peine. Il est fait en sorte que les prix de l'électricité baissent sur le marché, et le prix de capture est plus bas encore que ce prix spot.

Pour quitter valablement le mécanisme de prix garanti, il faudra mettre en place un autre mécanisme de marché, dès que les énergies renouvelables de flux, comme le solaire et l'éolien, prendront une part importante dans le mix électrique.

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