Intervention de Nicolas Turquois

Réunion du mardi 7 mai 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

Monsieur Grandidier, je vous invite à revoir la biologie de l'outarde. En tant qu'agriculteur, je peux vous assurer que cet oiseau n'est pas décimé lors de la moisson des blés, comme vous l'affirmez. L'outarde apprécie les légumineuses, tout particulièrement les luzernes qui ont largement disparu de notre territoire. C'est plutôt le recul de ces cultures qui induit le déclin de cette espèce.

Je suis intervenu lors d'une réunion publique consacrée à un projet de Valorem dans le nord de la Vienne, non pour défendre spécifiquement cette installation, mais pour expliquer pourquoi les énergies éoliennes étaient soutenues par les gouvernements successifs. Je suis a priori plutôt favorable à l'éolien, mais j'entends aussi certains arguments de ses détracteurs.

Les territoires que je connais où sont implantées des éoliennes ont souvent une population très modeste. Certains habitants concourent aux projets de financement participatif, mais d'autres n'en ont pas les moyens. Ils estiment subir le désagrément visuel, voire sonore, d'éoliennes qui satisfont des consommations non pas locales, mais urbaines. Le financement participatif me semble plutôt relever d'un achat des bonnes consciences. Tous nos concitoyens ne peuvent pas en bénéficier. Vous avez évoqué, monsieur Grandidier, la revendication d'une électricité gratuite en contrepartie de la présence d'éoliennes. Ne faudrait-il pas prévoir au moins des financements pour aider les riverains de vos installations à isoler leur logement, par exemple à poser des doubles vitrages pour se protéger des nuisances sonores des éoliennes ?

J'en viens à la question des socles en béton des éoliennes. Je crois savoir qu'en cas de démantèlement d'une installation, la réglementation impose de retirer le béton sur un ou deux mètres de profondeur, pas davantage. Or un sol reconstitué sur une surface de béton ne fonctionne pas correctement d'un point de vue agronomique.

Je m'interroge enfin sur la garantie financière liée au démantèlement des éoliennes. Si les exploitants font défaut, le risque est que des propriétaires bailleurs se retrouvent, quinze ou vingt ans plus tard, avec des éoliennes inemployées dans leurs champs.

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