Intervention de Laure de La Raudière

Réunion du mardi 14 mai 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière, présidente :

Mes chers collègues, nous accueillons ce soir les représentants du syndicat des professionnels de l'énergie solaire, Énerplan : M. Daniel Bour, son président, est accompagné de M. Richard Loyen, délégué général, de M. David Gréau, responsable des relations institutionnelles, et de M. Antoine Huard, président du think tank France territoire solaire.

Messieurs, nous allons beaucoup discuter d'autoconsommation ce soir, puisque, a priori, l'activité des professionnels que vous fédérez vise à fournir de la chaleur ou de l'électricité localement. Elle vise également à alimenter le bouquet électrique national et local au moyen des centrales de production.

Vous indiquez qu'Énerplan s'ouvre aux questions de stockage, d'électromobilité et de numérisation de l'énergie. Vous présentez votre activité comme suit : « Notre détermination, c'est faire aboutir rapidement une offre d'électricité et de chaleur solaires compétitive pour les Français et créatrice de valeur dans les territoires. Notre engagement : formuler des propositions crédibles et agir afin d'amplifier la dynamique du solaire au niveau national et dans les régions. »

Après avoir envisagé l'autoconsommation sur le plan technique, vous estimez que des taux élevés d'autoconsommation pourraient être atteints sans avoir recours au stockage. Mais aussi que dans l'habitat individuel, les pics de consommation du matin et du soir pourraient être aisément déplacés aux heures solaires, grâce à des dispositifs de pilotage intelligents de la demande permettant d'optimiser le taux de rentabilité.

Vous nous direz comment vous arrivez à ces objectifs. De nombreuses personnes que nous avons auditionnées nous ont expliqué que le solaire ne servait pas à grand-chose la nuit, et qu'il s'agissait d'une énergie, par essence, non pilotable. Je vous indique cela en transcrivant de façon un peu caricaturale et rapide des propos qui ont été tenus par des personnes provenant de filières énergétiques différentes de la vôtre. Vous nous expliquerez comment il est possible d'arriver à piloter cette énergie.

Vous donnez aussi une dimension politique et sociale à l'autoconsommation. Un point important pour cette commission, car les personnes qui pratiquent l'autoconsommation ne financent pas nécessairement la péréquation tarifaire de l'accès au réseau ; comment résoudre cette question ?

Où en serons-nous dans cinq ans, horizon que vous avez retenu pour une faisabilité technique en matière de stockage ?

Comment créer des réseaux décentralisés ? Dans ce cas, la somme des puissances nécessaires pour couvrir les pointes de consommation décentralisées ne sera-t-elle pas supérieure à la puissance de pointe requise par un réseau centralisé ?

Enfin, la présentation avantageuse de l'autoconsommation et du stockage ne fait-elle pas l'impasse sur la péréquation permise par un réseau centralisé ?

Monsieur Bour, je vous propose de nous présenter un exposé liminaire de quinze minutes, notre rapporteure et les membres de la commission d'enquête vous poseront ensuite des questions.

Messieurs, avant de vous donner la parole, je rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rient que la vérité.

Je vous invite à lever la main droite et à dire « je le jure ».

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