. Cela accélère aussi un peu la vétusté du matériel et oblige à remplacer des éléments un peu plus souvent. Il n'empêche que, s'agissant d'une énergie pilotable, le nucléaire, même un peu plus cher à cause du suivi de charge, reste moins cher que l'éolien et le solaire, pour lesquels il faut prévoir du stockage.
Le facteur de charge d'un système nucléaire qui fait du suivi saisonnier est de 70 à 80 %, contre environ 20 % pour l'éolien terrestre et 25 % pour l'offshore, mais celui-ci est beaucoup plus cher. Par conséquent, à consommation finale identique, on doit investir dans trois fois plus de puissance avec de l'éolien qu'avec du nucléaire, puisque la puissance moyenne du dispositif est trois fois plus faible. De plus, la durée de vie des éoliennes est de vingt à trente ans et celle du nucléaire de soixante ans, soit un facteur de deux à trois. Aux États-Unis, toutes les centrales ont été autorisées pour soixante ans et certains exploitants commencent à demander des autorisations pour quatre-vingt. Cela signifie qu'il faut renouveler les investissements au bout de trente ans. Il n'y a pas d'adaptation au réseau à prévoir en restant en nucléaire, alors l'installation d'éoliennes partout nécessiterait des raccordements partout. Leur coût n'est pas proportionnel à la puissance installée, il croît plus vite. Le réseau existant est fait de tuyaux à forte capacité, mais passer au tout éolien signifierait de passer d'une puissance installée de 100 GW à 400 ou 500 GW, et le réseau n'est pas dimensionné pour cela. « Upgrader » le réseau engendrerait des coûts, chiffrables à 50 %.
À cela s'ajoute le stockage. J'ai retenu l'hypothèse de pomper l'eau du lac Léman pour noyer des vallées alpines et créer de grands barrages réversibles, car elle est la moins coûteuse. Le coût du stockage par batterie coûterait dix fois plus cher.